• Beaucoup trop de collabos


    Il y a de cela quelques années, sceptique et sans doute assez lâche, je n'osais encore que très peu la ramener, préférant alors fuir qu'affronter, notamment face à un groupe prétendument soudé et établi.


    Faut dire que peu sûre de moi certain-e-s m'avaient rendue, en minimisant situations & comportements douteux, ou en me disant que j'avais tort, que rien n'était grave et qu'il ne fallait pas s'énerver bêtement.


    Cependant, cette petite voix qui, au fond de moi, me murmurait qu'il ne fallait pas me taire s'est mise, elle, à hausser le ton : « Non, Cha, y a des choses qu'on ne peut ni laisser dire, ni laisser faire ! Et que t'importe le jugement d'autrui lorsque l'incautionnable s'en mêle, selon toi ? »... Alors je me suis mise à discuter, expliquer, témoigner, cela d'une manière obstinée, c'est vrai. Sans doute voulais-je me rassurer, que l'on arrête de me répéter que j'étais parano ou d'entendre dire que nous vivions dans le Meilleur des Mondes (celui des Bisounours, pas celui d'Huxley), et que si malgré tout s'y logeaient des choses profondément injustes, personne n'y pouvait rien, et surtout pas un petit félin révolté.


    Mon éveil a donc été progressif (et sans prince charmant : le statut fofial de l'étalon & la passivité, trop peu pour moi). En arrêtant de me forcer à suivre certaines conventions, je me suis évidemment octroyée un plus grand espace de liberté (et pas mal d'emmerdes aussi : évidemment, c'est compris dans le pack). Et j'y ai pris goût. Ce qui bien entendu m'éloignait de mes fréquentations d'alors qui, sans doute inspirées d'idéaux sauce Panurge, étaient prêtes à effacer personnalité et convictions profondes pour le simple souhait d'intégrer une « bande ».


    « Mais à quoi bon, me disais-je alors, faire partie d'un tel ensemble si c'est pour se perdre soi ? »

    Puis je relativisais en me persuadant qu'il fallait que je comprenne que certain-e-s n'aimaient point la solitude, partageaient beaucoup d'intérêts communs avec la masse, ou étaient influencé-e-s par la vogue des feuilletons de type Friends, que moi-même je ne visionnais pas.


    N'empêche que je n'étais pas impressionnable, et que je trouvais ces groupuscules locaux fort peu sincères.


    Peu à peu, mon tempérament solitaire s'est affirmé sans retenue. Plutôt sociable, je préférais néanmoins être au calme, m'instruire ou errer sans compagnie, privilégier les comités restreints... Les expériences du passé m'ayant prouvé qu'une personne pouvait être bien plus profonde et sincère en duo qu'en meute. Moins de choses à prouver, sans doute. Ou confiance gagnée ? Qui sait, on peut toujours hypothéser.


    Seule, sans grande obligation sinon que celle d'effacer mon nom de certaines sphères, je menais ainsi ma vie tranquille, à l'écart des communautés forcées, collègues et autres camarades que le dépit souvent nous impose. En effet, j'étais devenue Hérémiste, réputationnée asociale, parasite ou profiteuse (mais ça, c'est encore une autre histoire ;o)). N'empêche que j'avais la paix et que je pouvais fréquenter (ou non) qui je voulais, sans avoir de compte à rendre à personne, pas même aux pantins de l'ANPE ou à certaines vieilles connaissances que je qualifierais d'intéressées.


    Puis j'ai étudié, sans doute poussée par la curiosité, les forums, du Capitole au Palatin. Ces espaces de discussions virtuels, qui se muent parfois si vite en vaste terrain de jeux ou de bataille. Et j'ai alors redécouvert ces comportements grégaires qui jadis me foutaient mal à l'aise : sujets tabous, boucs émissaires, cerfs de combat, banalités. Défouloirs nocturnes et sujets qui dérangent, bien vite bannis selon les cas, puériles bassesses et gros égos meurtris, ou au contraire, gonflés à bloc. Une parfaire restitution de ce que j'observais lorsque je sortais au restau avec mes acolytes facultaires, et où loi du plus fort côtoyait sans peine hypocrisie, orgueil, et brimades, empathie décuplée envers celui que l'on connaît et qui nous est proche, vif rejet de la différence (en dépit de certains discours pseudo-tolérants à la noix)... Bref, ces petites comédies humaines me sont revenues en pleine face et m'ont particulièrement agacées, moi qui m'étais détachée de ces fonctionnements sociétaux.


    Mais j'avais surtout oublié cela : "on n'aborde pas les sujets qui fâchent et on balaye d'un revers de manche tout agitateur visant à perturber la bonne marche dominante du groupuscule donné". Bref, on se fiche pas mal de ton courage et de tes opinions si le contenu de ton argumentation ne plaît pas, par exemple, à Bubu, habitué du forum que l'on voit de temps en temps « en vrai », et avec qui faudrait pas se fâcher, parce qu'il est dans notre intérêt de le garder sous le coude ou qu'on en a peur, qui sait...


    Au moment où, empreinte d'un ralbol provoqué par les derniers collabos en date, je souhaitais justement évoquer cela plus longuement, voilà que je tombe sur le Tome 5 du manga Ki-Itchi à la Médiathèque de Lille, qui depuis peu ferme à 19h (oui, il est de coutume que je distille une info pratique dans mon verbiage, pour qu'au moins mes entrées bloggesques servent à quelque chose).


    Ki-Itchi, c'est ce fameux gamin, brut de décoffrage, adulte avant l'âge et grand révolté, qui assume très tôt sa solitude et son besoin de faire bouger les choses. Après avoir passé quatre ans, isolé dans la montagne, le voilà chez ses grands-parents (ses ascendants sont morts devant ses yeux, poignardés par un dingue en pleine rue), et... Scolarisé !


    Totalement écoeuré par les petites mesquineries de groupe qu'il constate assez vite (certains comportements étant particulièrement cruels), le voilà qu'il rue sur les brocards, faisant fi du mensonge et de l'hypocrisie ambiante. Car lui sait qu'il n'est pas fou, et qu'il y a des injustices qui ne pourront pas être réglées par le commun des mortels (plutôt commun ou mortel ? Boah, les deux. Bonjour le cumul, tiens).


    Et voilà ce qu'en conclut son brillant camarade Kai :


    Les hommes ne pensent plus lorsqu'ils sont en groupe. Ils s'amusent, c'est tout...


    Ils s'abritent derrière l'opinion de la majorité, il tissent des liens superficiels...


    S'amusent, collaborent et font semblant d'être unis, pour ne plus être seuls. Et ils finissent par faire la chasse aux sorcières !


    La sorcière de notre classe, c'est Misato. Je ne fais pas exception à la règle. Je ne vais pas jouer les victimes. Je fais partie de ceux qui chassaient la sorcière.


    Je ne tiens pas à montrer du doigt le clan Gosaki, qui avait la franchise d'agir en plein jour...

    Mais j'aimerais que nous nous remettions en question.


    Tout le monde a fermé les yeux par "solidarité". Nous savions et, quelque part, nous approuvions. Mais maintenant, nous pouvons nous unir pour une plus noble cause...


    Sauver le seul à avoir eu l'honnêteté de réagir : Ki-Itchi !


    J'ai adoré cette séquence. Elle représente tout ce que j'aurais voulu dire à ces gens qui, malgré tout, continuent à se battre pour une cause qui leur semble juste, et ce parfois jusqu'à la mort.

    Kai a un discours clair et concis. Il a compris très tôt certaines choses. Et en découvrira de bien plus sordides dans les tomes suivants (« chien et beurre »...)


    C'est également par la suite que nous découvrirons que Misato, persécutée par ses camarades (bourreaux ou complices passifs), est prostituée tous les soirs par son père, lequel dispose d'une liste de clients regroupant toutes les bonnes âmes et personnes influentes (laissez-moi rire) du Japon. Une injustice de plus rapport à laquelle devront se heurter Kai et Ki-Itchi, par « devoir » avant tout.


    Quelques extraits autres, et qui m'ont interpellée :


    Scène en seul à seule avec Misato


    Misato : S'il y avait d'autres filles comme moi dans la classe, tu les aiderais toutes, même si tu ne les aimais pas ?


    Ki-itchi : Je ne comprends pas.


    Misato : Tu... Tu ne m'aimes pas, tu n'as donc aucun intérêt à m'aider. Tu sais... J'ai peur. Je... Je suis en train de trahir mon père et de l'abandonner. C'est très grave.


    Ki-itchi : Si toutes les filles de la classe étaient dans la même situation que toi, je ferais exactement pareil. C'est tout.

    Je ne supporte pas les choses... Laides.


    Scène avec Shizuka, le « rebelle » des médias


    Shizuka : Les personnes qui ne sont pas dupes se gaussent de la naiveté, de ceux qui veulent encore croire en des utopies et se voilent la face. Mais ces personnes éclairées n'ayant pas de pouvoir... Elles ne font que parler fort, brasser de l'air et cracher puérilement leur venin


    Ki-itchi : Moi... Je suis puéril ?


    Shikuza : QUI SAIT ? C'est un mal national, toute la société japonaise est touchée.


    Ki-itchi : On se moque des autres.


    Shikuza : Bien au contaire !


    Ki-itchi : Hein ?


    Shikuza : Ta croisade pour sauver Misato va se heurter de plein fouet à l'apathie lâche de ce pays... Le poing de la colère va s'abattre !


    Scène d'un repas dans la voiture avec Bakamura, gros mou indolent


    Shikuza (à Bakamura) : Toi, tu es du genre à supporter que des gens qui détestent le poisson cru puissent dire qu'ils adorent le maki californien, pas vrai ?


    Bakamura (se goinfrant) : Ben oui...


    Shikuza : « Effet de mode » et « Opportumisme », ça t'évoque quelque chose ?


    Bakamura : Opportunisme ? Bah si on trouve ça bon, où est le problème ?


    Shikuza (à Ki-Itchi) : Considère Bakamura comme ton pire ennemi.


    Scène d'intérieur, avec le papy


    Grand-père Ki-Itchien : Croyez-vous vraiment qu'il soit bon d' enseigner à Ki d'appliquer la Loi du Talion dès qu'il se trouve face au moindre obstacle ?

    Pensez un peu plus à son développement ! À son avenir !


    Kai : Vous parlez d'avenir mais celui de Misato est déjà brisé... Il est normal que ceux qui l'ont souillée payent le prix de toutes ces horreurs !


    Grand-père Ki-Itchien : Quand bien même ! Ce n'est pas à vous ou à Ki-Itchi d'en décider. C'est le rôle de la justice !


    Kai : Vous êtes un utopiste, grand-père...


    Grand-père Ki-Itchien : En quoi suis-je utopiste ?


    Kai : Mon père fait partie des « clients » de Misato... Mais j'assumerai mes choix jusqu'au bout, devraient-ils le conduire à la peine de mort. Cela dit... Il n'existe pas de peine qui puisse dédommager Misato. Rien ne « répare » une vie sacrifiée !

    Vous ne croyez pas ?


    Grand-père Ki-Itchien : Qu'est-ce qu'un enfant peut connaître aux réalités de la vie ?


    Kai : Un regard naïf est souvent plus à même de repérer les aberrations d'un système qu'un regard blasé par des années de compromis.

    Prenons Ki-Itchi. Il est révolté par ce qui est arrivé à Misato et s'est érigé en juge.

    Nous ne devons pas être utopistes, mais probes...

    C'est mon intime conviction.


    Cha : Voilà quelques pistes intéressantes.


    Qu'en pensez-vous ?




  • Commentaires

    1
    Flou
    Lundi 19 Février 2007 à 13:10
    great
    Wouaw, ça a l'air super ce manga, je connais pas. En ce qui me concerne, cette citation me parle particulièrement : "Un regard naïf est souvent plus à même de repérer les aberrations d'un système qu'un regard blasé par des années de compromis." Concernant les groupes, j'ai le même point de vue que toi et que le manga. Je les évite. Et pour les gens conformistes qui en deviennent dangereux à force de ne pas penser, je peux comprendre aussi. Le pire danger, c'est l'habitude. Etant de nature pas très sociable, j'ai tendance à garder suffisamment de distance et un regard "naïf". Cependant, je trouve que récemment je me suis trop habitué à certaines choses. Plus je me sociabilise et plus je dois faire gaffe (routine du métier qui dévie l'esprit critique, groupes sympa et divertissants). Mais mon côté distant de base me sauvera toujours je crois. Toi Cha tu es plus sociable que moi, et aussi plus "battante directe", comme ce Ki-Itchi, c'est ça ? Et la Gally du manga Gunnm, qu'en penses-tu ? Je relis ça en ce moment, c'est pour ça que j'y pense. C'est une femme très battante dans un univers "cyberpunk". Le contenu de Gunnm est probablement plus schématisé que celui de Ki-Itchi, tout de même, et plus limité.
    2
    Mardi 20 Février 2007 à 02:16
    Oui...
    ... La plupart d'entre nous est susceptible, je pense, de s'habituer 'plus ou moins' à certaines horreurs. Tout est dans la nuance. Connais-tu Rhinocéros, d'Ionesco ?! Ce phénomène y est évoqué, et l'on peut affirmer sans hésiter que la défroque de rhino s'apparente à la montée du nazisme en son temps : ce qui semble insolite ou dangereux au début finit par intégrer les moeurs. Au Japon, la pédophilie semble être limite tolérée puisque tout le monde ferme les yeux là dessus, dirait-on (à confirmer). La France est, je crois, un peu plus virulente là-dessus (m'enfin, les conditionnements ne sont pas véritablement similaires), mais en revanche on va tolérer d'autres aberrations [...] Tu as tout dit lorsque tu avoues trouver le groupe que tu évoques "sympa et divertissant". Cela me fait penser à certains de mes anciens camarades de promo : on rigolait bien, mais dès qu'il s'agissait de parler de manière un peu plus profonde, y avait de la fâcherie dans l'air. C'est ainsi qu'un jour, au cours d'un frugal déjeuner, j'ai naïvement fait part de l'avenir que je voudrais avoir, tout en stipulant que vivre toute ma vie dans un petit gourbi ne me dérangeait point. Celle qui était en face de moi a soudain changé de couleur et n'a plus dit mot de tout le repas. Mais moi, j'ai bien su pourquoi, après coup : elle n'avait pas supporté mes dires. ;o) Ca calme un peu tout le monde dans ce genre de situation. Sinon, oui, je suis plutôt sociable, expressive, je m'intéresse pas mal aux gens. Mais j'aime également garder mes distances, surtout suite à ce genre d'aventure verbale. Je ne suis donc plus trop pour le "tout dire à tout le monde", je demeure assez réservée sur pas mal de choses. Pas envie de provoquer de nouveaux séismes. Quant au courage, non, je n'en ai pas tant que ça. Faut savoir que Ki-Itchi baffe tous les hypocrites et bourreaux qu'il croise sans hésiter, et sauve sa mère-grand des flammes en deux temps trois mouvements. Je suis bien incapable de prendre tant de risques, même si ça me démange, parfois (de baffer des bourreaux). Mais j'admire. Pas les super-héros & autres justiciers de l'espace somme toute assez basiques, mais le recul pris par Ki-Itchi face à certaines choses. Sa méthode, son recul, son indifférence et sa non-soif de reconnaissance absolue. Faut vraiment que tu lises la bédé, tu comprendras mieux ce que j'entends par là, je pense. La personnalité de ce gamin est complexe. Je ne connais pas Gally, c'est un peu son équivalent féminin ?! Je me demande comment l'on représente une héroïne (si c'est le cas), et si l'on peut véritablement établir un parallèle.
    3
    Mardi 20 Février 2007 à 10:13
    ... eh oui !
    c'est bien de partager tes connaissances, surtout en manga, et en féminin : une rareté :o) ta vision de la société et des groupes, je la partage intégralement, depuis mes 7 ans ;o) le silence du groupe, le manque de courage, le respect de l'autorité même quand cette autorité abuse, en famille, à l'école... les petits travers humains dictés par l'envie du pouvoir et la peur... cela à tous niveaux. Moi aussi même dans des groupes critiques où l'on pourrait espérer autre chose, on retrouve ces mêmes vieux réflexes, au début de ma jeunesse j'en ai été surprise je m'attendais un peu à "autre chose", des pacifistes qui rient des femmes et bouffent de la viande, etc etc. Je me suis dit que c'était comme ça. Perso je vis ma vie et je refuse qu'on critique mes choix ou me donne de "bons conseils", les conseilleurs ne sont pas les payeurs, la formule est basique mais éprouvée... ;o) peut être ne faut il pas "trop" attendre des groupes humains sans toutefois en désespérer. Je manque de courage pour lire des thèmes durs, besoin de distraction, de rire ou de sourire malgré tout, lacheté ?... je me l'impose parfois, pourtant, là je tente de le faire avec l'esprit "militant" pour garder la distance ;o) Merci pour ton partage de lecture.
    4
    Flou
    Mardi 20 Février 2007 à 13:10
    combattant-e-s
    Je n'avais jamais entendu parler de "Rhinocéros". C'est une pièce de théâtre alors, ok. Ca a l'air intéressant. En ce qui concerne la pédophilie au Japon, il me semble que c'est une idée très tolérée, mais uniquement dans les fantasmes bien sûr (on la trouve dans certains mangas et certains jeux vidéo, d'après ce que j'en ai vu moi-même). Sympa ton anecdote du déjeuner avec tes camarades de classe ("sympa", non c'est pas le bon mot ^^). Comme Ki-Itchi, Gally baffe les méchants et a un courage et une force incroyables. C'est d'ailleurs agaçant je trouve, parce que finalement on a de + en + de mal à s'identifier à elle (alors que c'est ce que l'auteur semble vouloir). Il y a aussi un côté grand spectacle et des retournements de situations envahissants. Il y a de bonnes choses je trouve (les différents personnages et leurs caractères complémentaires ou conflictuels, notamment, ainsi que l'évolution de l'histoire sur la durée, avec Gally qui apprend et murit), mais je ne te le conseille pas pour autant : trop de détails inutiles et artificiels. Et je n'aime pas du tout la fin (volume 9), trop happy end, et précipitée je trouve. Si j'ère dans un magasin un jour j'essaierai de mettre la main sur ce Ki-Itchi !
    5
    Mardi 20 Février 2007 à 17:04
    -¤¤¤-
    EMELIRE > Je constate que, tout comme moi, tu as été très rapidement marquée par certains comportements. Toi qui as lu le Tome 1 de Bitchy-Bitch, sans doute te souviens-tu de son regard perplexe face à sa camarade de classe (qu'on aurait dit tout droit sortie de l'ère victorienne ;o)), qui la poussait violemment pour avoir la "meilleure" place dans le bus ou encore sa "famille", laquelle redoublait d'hypocrisie lors des joyeuses fiestas de Noël... Plus tard, oui, on continue à tomber des nues en découvrant certaines choses, un peu comme Kai lorsqu'il lit le nom de son père en parcourant la liste des viandards habituels de Misato. Mais c'est normal et même bien salutaire de prendre, de temps en temps, un peu ses distances avec tout ça. Car lorsqu'on connaît certaines choses, évidemment, on n'en dort plus (et c'est parfois mon cas :o(). Quant aux conseilleurs à la noix, euh... Je m'étonne de leurs dires ("Ben bouge-toi l'cul pour te trouver un boulot, c'est quoi ta vie, là ? Tu vas regretter plus tard !"), puis à force, les évite autant que possible, d'autant plus que je n'ai rien demandé à personne. Pas besoin d'un big brother pour me dire de faire ci ou ça à ma place, surtout lorsque l'option "agressivité" est en marche. ;op FLOU > Oui, j'aime beaucoup Ionesco, et Rhinocéros est pour moi une très bonne pièce qui dresse des constats sur les capacités d'influence-s des 'humains'. Ce qui n'en fait pas pour autant des monstres ou des collabos. Raymond Briggs, dans "Ethel & Ernest" (à lire aussi), nous fait part du même phénomène en nous présentant ses parents, mais y ajoute une compassion et une tendresse qui nous laisseraient à penser qu'ils sont plutôt victimes que complices d'un système qui leur échappe. Après, bon... On éprouve parfois plus d'empathie envers ses proches que pour un-e inconnu-e. Ca peut jouer aussi. ;o) Oui, c'est dingue comme on peut parfois choquer en balançant deux ou trois désirs, pourtant de manière très zen. Mais bon, cette fille était très conventionnelle & suivait souvent contre son gré certaines lignes de conduite imposées. Bref, nous n'avions pas grand chose à nous dire en dehors du boulot (et encore...). La pédophilie au Japon semble tolérée en sourdine, et pas qu'en fantasme (aussi conditionné soit-il, mais bon, ça c'est encore une autre histoire) :o( Disons que tout se sait mais que rien ne se dit sincèrement. Dans Ki-Itchi, on découvre clairement tous ces bons pères de famille bien propres sur eux qui se payent régulièrement des gamines parfois très très jeunes. Idem pour les bons apôtres des associations qu'Emelire semble évoquer. En France, il n'est pas rare non plus d'apprendre qu'un fervent défenseur des enfants battus connu de tous ou qu'un 'gentil' membre (!) familial adorateur de ses descendants (sans parler du reste) ait pu aller très loin rapport aux violences sexuelles & à la domination. On se souvient surtout de longs silences, de manipulation. Et du fric délivré contre un non-dit. Mais il me semble en effet que, par principe, les gens vont dire que "c'est atroooce", sans pour autant dénoncer ou réagir. Je me souviens d'une fille qui, violée par son père et son oncle depuis l'enfance, avait décidé de porter plainte. Lorsque sa grand-mère a su qu'elle aller ainsi s'attaquer à ses pôvres fifils, elle s'est virulemment acharnée contre elle. Je me demande encore ce qu'a pu donner le procès... Ki-Itchi se trouve à la FNAC (enfin, à Lille). Je regarderai au passage pour Gally. Oui, c'est parfois assez grandiloquent. Lorsque l'incendie se déclare et que Ki-Itchi saute dans les flammes, je me suis sentie plus détachée de la trame : ça sonnait déjà un peu plus faux (d'autant plus qu'il est revenu sain et sauf avec sa grand mère (bien plus lourde que lui) dans les bras, comme si de rien était. Niveau réalisme, on a vu mieux. J'attends avec une impatiente impatience la suite des péripéties. En attendant, j'ai pas mal d'autres choses à lire, et à tenter d'expliciter... :o)
    6
    Flou
    Mardi 20 Février 2007 à 21:14
    pédophilie
    "La pédophilie au Japon semble tolérée en sourdine, et pas qu'en fantasme" > Ah bon ?!! Ouh là. C'est le manga qui te dit ça ou bien tu as d'autres sources ?
    7
    Mercredi 21 Février 2007 à 03:54
    Pas si rare...
    Quand je dis tolérée, je signale qu'au fond, personne ne s'insurge réellement rapport à cela ... Ce qui peut parfois sembler limite compréhensible (et c'est bien ça qui est inquiétant) lorsque l'on te met illico des bâtons dans les roues : une manière d'acheter ton silence, de te décourager & d'avoir la paix. Je n'ai pas de faits avérés rapport à cela (je ne peux me pencher que sur la bédé & quelques attitudes repérées ça et là), mais il serait plus qu'étonnant que certaines personnes influentes se contentent de fantasmes alors qu'on sait pertinemment qu'elles peuvent tout se permettre, tout acheter (sauf l'essentiel selon moi, mais bon, ça, c'est encore un autre problème), et qu'il y a des familles sont dans le besoin (ce qui n'est pas excusable, bien entendu). Ca se passe souvent comme ça dans les réseaux (cf. la Thaïlande, mais je sais, c'est insidieux). Cependant, en serait-on là si davantage de personnes se mobilisaient et refusaient le silence pour être tranquilles ?! Sujet à creuser. Mais je pense effectivement que la pédophilie doit être banalisée (puisqu'on la montre sur certains supports, qu'on suggère, en quelque sorte, non ?!), comme la prostitution l'est dans certains autres pays par exemple.
    8
    Mardi 6 Mars 2007 à 16:16
    "Ce qu'on ne voit pas n'existe pas"
    Japon : "Femmes d'agrément" (pas forcées du tout, bien entenduuu ! C'est un plaisiiir) > http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-870452,0.html. Je pense qu'on n'a pas fini d'en découvrir (des horreurs). Quel courage, cependant, d'oser dénoncer l'impensable tout en remuant d'atroces souvenirs...
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