• Et voilà : c'était couru et j'aurais bien dû m'y attendre... Chaque année, c'est le même topo. Alors qu'on croit en avoir fini avec la féérie de Noël, sa déferlante de boustifaille et ses guirlandes clignotantes de bonheur familial feint, voilà qu'on nous gonfle illico avec cette festivité à la noix de pseudo-amoureux de mes deux (ovaires) qui pue le fric et l'hypocrisie. Retransmission des frasques Bridgettines sur la chaîne favorie des français, vitrines emplies de coeurs d'une kitscherie sans nom, pubs intempestives qui viennent se coller sur mon écran telle une rosâtre guimauve longuement pré-mâchouillée par un cocker sénile, les nunucheries sont là, n'en jetez plus, je n'en veux plus...

    Mais me laisse-t-on le droit de choisir ou d'envisager la célébration du couple autrement ?! Que nenni ! Pensez-vous... Ce serait trop dangereux pour l'économie ! Plus que jamais, on pose et impose, compose et propose... Toute une série de rites et d'objets stéréotypés pour cou-couple hétéro en mal de conventions abjectes.

    Bien entendu, lorsque je critique de vive voix cette occasion de "prouveeer son amooour" (mais oui, c'est ça) par une bagouze plaqué or ou un dîner aux chandelles sur fond de synthé Bontempi (oui, vraiment, tant pis), on me taxe illico de jalouse rabat-jôa, puisqu'il est vivement conseillé de tendre vers cette norme [le couple hétéro] et ses moeurs événementielles d'un goût douteux. Cela dit, puisqu'il est d'usage que le peuple soit guidé et non instruit, allons-y gaiement, montrons-lui LE chemin, et que ces loosers de célibataires incapables se morfondent seuls dans leur canapé en skaï, pop-corn ou quenelle à la main pour la consolation, c'est selon.



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  • Cette commerçante nous explique que les indigents installés devant la bouche de métro ternissent l'image de Transpole. Qu'ils pourraient aller ailleurs, qu'il y a des foyers pour ça. "Sont-ils bêtes ou quoi ? Et dire qu'on leur donne des tentes..." Non, pas à tous. "Mais quelle idée, cependant, de dormir dans des cartons ! Que faire, cependant, que faire ? Quand tu leur donnes de l'argent, ils le dépensent en boissons alcoolisées (même pas en jus de carottes) ! Eh bien, c'est pas comme ça qu'ils vont trouver du boulot, et il y en a, pourtant ! Y a qu'à ouvrir le journal !" Bla, bla...

    Son interlocutrice, gâtée par ces clichés, se contentait de modérer ses propos... En vain. Soliloque entamé, costards vite fait taillés.

    Vous allez me trouver radicale et tordue, mais j'aimerais pouvoir proposer à cette personne une semaine type de SDF, rien qu'une, pour qu'elle puisse se rendre compte de certaines choses. Tout comme je voudrais mettre en situation ceux qui osent nous dire que la prostitution résulte d'un choix libre et éclairé. Que ces pourvoyeurs de bonnes paroles aillent se les geler dans les courants d'airs et mendier, tout en craignant l'agression, le meurtre. Qu'ils aillent vendre leur corps pour une bouchée de pain au premier viandard velu, puisque ça a l'air si bien. & le blaireau qui défend l'industrie pornographique, lui, je l'attends au tournant (je suis cruelle, je sais, mais j'en ai marre d'entendre certains discours). Parce-que je veux bien que l'on soit candide et qu'on ne se rende pas compte de tout, mais il y a un moment où ça atteint les limites de l'inexcusable. Pour moi, entouka.

    La prochaine fois, je vous parlerai de Roger, qui dit toujours que pour pallier à certains problèmes, "Y faudrait une bonne guerre, hiiiiiin !"

    & on appelle ça des humains...


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  • Comme vous vous en doutez, il est très difficile de témoigner après un viol, ne serait-ce que par écrit. Cela dit, je suis partisane de l'aveu public, tout simplement parce-que je pense qu'étouffer l'affaire n'est pas la bonne solution, et que feindre l'oubli sera tôt ou tard forcément douloureux pour la victime.




    Cependant, les réactions ne sont pas toujours à la hauteur des espérances de celle ou celui qui a le courage d'en parler. Selon une récente étude réalisée par mes soins douloureux :




    - 58% s'en foutent (Bah ché comme cha, ché lô vie hiiin, pis on peut pas porter toute la misère du monde sur nos épaulettes, gnagna > C'est ça, va allumer le Bigdil et détends-toi, t'as raison).




    - 16% nous culpabilisent (Ouais, mais bon, t'aurais pu te débattre si ça te déplaisait vraiment, hein ! Pis comment qu't'étais habillée d'abord ?! > C'est sûr que si je me couvrais toujours d'une burqa et que je ne sortais plus du tout de chez moi (on n'est jamais trop prudent), j'emmerderais pas ces gens là à me plaindre inutilement).




    - 6% défendent leur propre sexe, comme si là était la question (Mais tous les hoooommes sont paaas comme çaaaa tu saaaais (parfois suivi d'un T'es quand même drôlement agressive, bordel (recensé aussi dans "culpabilisation", selon les cas de figures) !) > OK, merci de m'apprendre la vie : je pensais en effet qu'au fond de chaque homme, une brute sodomite & sanguinaire somnolait. Me voilà rassurée. Burf !)




    - 17% font semblant de s'émouvôar (Oh, mon amiiiiie, si j'avais été là je l'aurais démoliiiiiiiii > à noter que 50% de ces tartuffes en puissance sont des dragouilleurs malsains qui profitent de la faille avouée pour tenter d'introduire, euh... Une formidiable atmosphère fraternelle).




    - 3% sont réellement révolté-e-s . Et ça, pas besoin de dessin ou de guimauve du marché de Noël de Wattrelos, on le sent, on le sait. Je remercie ces personnes du fond du cœur, et il est certain que je ne les oublierai jamais.


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