• Princess


    Étrange titre que celui-ci ? Rassurez-vous, mes agneaux, je ne vous "parlerai" pas de bergère rêveuse en attente passivistique du Prince Charmant (Priiince avant tout, le rang fofial, c'est important) ou de produit Hérenbiesque, genre musical qui ne me parle guère... Il y a déjà assez d'articles sur cela coincés dans la grande toile et je ne suis guère au fait de ces thématiques aimées. Je vous sens bien déchu-e-s, mais vous n'êtes pas au bout de vos peines car j'ai décidé d'approfondir (permettez-moi l'infinitif) mon militantisme rapport à ce qui suit.

    Plus cynophile que cinéphile, je rate certainement bon nombre de daubes : dans un sens, c'est tant mieux pour moi (et puis, je tiens à mes économies, non mais). Cela dit, j'aurais vraiment aimé pouvoir visionner ce film {on en parle ici, par exemple > http://www.filmfestival.be}

    Quelques déclarations d'Anders Morgenthaler - metteur en scène - que je trouve très justes.

    -*-

    "Avant, le porno faisait partie de la libération sexuelle, il prenait part à la révolution. Mais cette industrie est depuis longtemps devenue lucrative, il s'agit d'abord d'abuser des gens."

    "Participer dans un film porno peut avoir des conséquences fatales. Comment les hommes peuvent-ils se convaincre que c'est excitant ou s'allumer de désir ? Comment les hommes peuvent-ils rester assis à se branler quand on sait que les modèles de porno sont considérés pour le restant de leur vie comme des parias ?"

    "Il faut vraiment être très bête ou avoir une très forte capacité à oublier qu'il s'agit des êtres humains, pour pouvoir jouir d'un film porno. Il faut être complètement crétin pour s'imaginer que c'est un boulot de rêve de se faire baiser par quatre hommes lorsqu'on est enceinte jusqu'aux dents."

    "Je ne suis pas scandalisé. Je ne suis pas un puritain nouvelle mouture. Mais j'ai mes opinions, et je n'en peux plus de cette indifférence "libérée" vis-à-vis de la pornographisation".

    -*-

    Comme quoi, il existe aussi des gens bien. Enfin, je veux dire, des HUMAINS lucides, créatifs, & qui prennent du recul rapport aux dérives de notre société en refusant de cautionner l'impensable. Cela vous semble normal, voire évident ?! Sachez que c'est loin d'être le cas pour tout le monde, et que j'entends plutôt dire que le porno est coooooool*, et qu'il faut qu'on arrête de tout diaboliser, coincé-e-s que nous sommes (ah bon). Pourtant, j'aime beaucoup les ÉCHANGES sensuels et sexuels, ainsi que le PARTAGE. Cependant, il me semble, le X, c'est tout le contraire de cela : brutal, misogyne, d'un goût plus que douteux, dénué de respect, d 'imagination et de fantaisie, bref... Totalement aliénant.
    Ou désséchant, si vous voulez.

    Remarquez, tout cela ne serait pas si terrible (bon nombre de productions - pas forcément à caracère pornographique - se présentent sous le même angle) si nous ne prenions pas en compte les désastres humains que cette INDUSTRIE (le terme est aussi bandant qu'un gode ceinture ou un sein silly conné) à la c... entraîne dans son sillon principalement motivé par le Grand Dieu Fric. Eh oui, nous y voilà. Pour lui, on serait prêts à tout, & surtout au pire**. Alors ziva, écarte les cuisses, fais bander l'autre porc et crève dans l'indifférence la plus totale, sac de foutre interchangeable. Non, je ne suis pas haineuse, seulement révoltée. J'espère que vous comprendrez cela. Sinon, tant pis, j'ai l'habitude.

    Voilà, tout ça, c'est ce que je pense depuis longtemps. Ce qui cogite dans mon fort (à hublots) inférieur mais que je ne m'autorise pas souvent à dire, par crainte des réactions disproportionnées ("Mais ouais, t'es aigrie ou quoi ? Tu dois être grosse et moche (cherchez pas le rapport ;o)) pour sortir ça. Mal baisée, va, faut toujours que t'exagères, toi. En fait, tu rêves de tourner des pornos mais tu peux même pas (> very dick, z'vous zure !)"), ou des changements brusques de conversation ("Ah, tiens, au fait, t'as pas faim, là ?" > Si, si : après tout ce qui me pèse sur le cœur, je meurs d'envie d'un bon saucisson de cheval. Rapportez-moi la bassine, après. Burf, me demande bien ce que je fous dans ce monde, parfois). Ce blog est pour l'instant le seul espace que je m'octroie pour mes coups de bouche (je sens que je choisis mal l'expression). Alors vous me trouverez sans doute ridicule, mais j'aspire simplement à un monde LIBRE, sans violences physiques ou psychologiques, régi par le Respect & par le Désir (réel et réciproque, tant qu'à faire)... Mais surtout pas de ça.

    Oh, mais, quelqu'un-e a vu ce film ?

    Cha*

    * Non, il n'y a pas de porno cool. Cette industrie est une MERDE. Une merde perverse et mutilante (si, si : c'est possible), qui en fait de jouissance, gâche bon nombre de vies.

    ** Pas grand chose à voir avec le sujet, mais j'avais ça dans la tête en pensant au dieu Fric > http://www.paroles.net/chansons/31447.htm. Tout de même mieux que TRYO, non ? ;o) Désolée pour le lien inactif, mes options de mise en forme sont on ne peut plus limitées en ce moment (?!).


  • Commentaires

    1
    Jeudi 28 Décembre 2006 à 19:25
    c'est tout à fait ça
    je t'ai mis en lien sur mon blog ;o) je suis d'accord avec toi. et puis je pense que ce qui est important c'est pas forcément le "beau" ou le "ça me fait jouir", sinon on peut tout laisser aller, passer, et excuser notamment les exceptions culturelles ou les exceptions personnelles et autoriser le sacrifice d'autrui pour ça. Je trouve que le bien commun ça doit être l'intégrité physique de quelqu'un-e dont, effectivement, le porno se fout. Il suffit de voir ce qui traîne gratos sur internet. Une auteure que j'aime bcp, Marie-Victoire Louis (elle a un site) a écrit là dessus quelques textes sans concession. Notamment un texte en forme d'énumération où elle a recopié ce qu'internet lui a craché gratuitement, sur la porno... ça fait mal au coeur.
    2
    Jeudi 28 Décembre 2006 à 20:37
    Ouf ! :o}
    Tu sais, lorsque j'ai vu que ce blog était orné d'un comment-taire, j'ai eu un peu peur... D'avoir à me rejustifier dans le vide face à une taupe ou un mouton. Oui, mon billet - un peu automatique - part un peu dans tous les sens, faut dire que cette industrie merdique me débecte tant que je trouve toujours des milliers de raisons pour l'agonir. ;o( Heureuse entouka que tu me comprennes aussi, je me sens un peu moins seule face à ce monde de collabos & de fous. En faisant des recherches au sujet du film, je suis tombée sur quelques pages intéressantes dont... le site de Marie-Victoire Louis ! :o} J'y retourne donc illico afin de le lire un peu plus sérieusement (je l'avais mis de côté, ne souhaitant pas être influencée par les réflexions d'autrui avant de poster). Bonne soirée à toi & merci! Cha*
    3
    Emelire
    Lundi 1er Janvier 2007 à 21:35
    tu n'es pas seule, il y a bien des gens qui portent ces idées...
    Je me sens proche de Marie-Victoire Louis. Je crois aussi que nous avons plusieurs "facettes" dont certaines héritées de notre triste conditionnement, de violence, d'un monde de soumission et domination. Donc il peut être difficile d'envisager la sexualité, par exemple, autrement. Pour que l'engrenage cesse, ou au moins, se ralentisse, je crois que le "bien commun", justement le fait de considérer l'intégrité physique de l'autre, ça met des "garde fous". On peut toujours tout imaginer, fantasmer, vivre la sexualité désirée avec un-e partenaire conscient aussi de ce conditionnement. Mais on évite au moins la médiatisation avec rôle de prescription de ce qu'il faut faire ou pas, de ce qui est permis ou pas. Enfin c'est mon avis...
    4
    Lundi 1er Janvier 2007 à 21:37
    Mais où sont-ils/elles donc ?
    Ce qui m'attriste par dessus tout, c'est que personne ne semble me comprendre (enfin ça, c'est dans le meilleur des cas) lorsque j'évoque le conditionnement sexiste et le caractère indigne (& au nom de quelles fantaisies beaufisto-formatées ! > $$$) de ces productions dont tu parles très justement. Je ne sais pas pourquoi cela me saute aux yeux à moi, et en même temps, je ne parviens pas à comprendre les gens qui vont trouver fun voire excitant une production pornographique de celles dont justement les médias nous inondent (je ne parle point des quelques exceptions que personne ne connaît mais qui reviennent toujours sur le tapis lorsque l'on explique notre ressenti ;o(). Pauvreté des scenarii, laideur des mises en scènes et dessous impensables d'une ordure à fric comme il en existe tant. Pour moi, comment (re?!)dire... Le X c'est tout sauf la sexualité libérée, telle que je la conçois.
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    5
    SomeoneElse
    Dimanche 28 Janvier 2007 à 22:04
    le point de vue d'un homme
    Je suis un homme. J'ai vu ce genre d'images tôt (cassettes rangées dans la chambre de mes parents). Je cherchais de la beauté féminine, et je suis tombé sur des plans rapprochés de bites qui rentrent dans des chattes. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas quel est l'intérêt de ces plans. Une double pénétration en plan rapproché qui bavouille pendant une minute, je ne vois pas trop l'intérêt. Le porno pourrait être quelque chose de beau, c'est dommage. En ce qui concerne la position de la femme dans tout ça, je suis d'accord pour dire que la femme est la plupart du temps humiliée. Mais comme en général la fille a l'air ravie d'être traitée comme un jouet, on finit par se dire que les femmes sont comme ça. C'est toute une éducation pervertie, quand on découvre ces images trop tôt. Et maintenant avec internet, c'est encore pire car on les trouve très facilement. Je suis triste pour tous ces enfants qui tombent sur ces images. Ca va leur baiser la tête. Depuis, j'ai découvert ce que c'est en vrai, faire l'amour. Ca n'a rien à voir. C'est à peu près 30 000 fois plus beau. Je crois qu'il faudrait créer des oeuvres pornographiques de qualité, et pouvoir les diffuser, en contre-culture. Mais la sensibilité n'est vraiment pas le point fort de notre époque. Les gens se tournent plus facilement vers les images violentes. Sans violence, les gens ne voient plus d'intérêt. La faute au journal de 20 heures, la faute à la pub. La violence, c'est addictif. Ca donne l'impression d'être vivant. Il faudrait pouvoir faire basculer le culte de l'émotion vers de la sensibilité. Les gens ne sont plus sensibles.
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