• Vertige face à cinq secondes de pause. Le temps d'un flash détracteur accusant l'absurdité de ton existence. Et tu fonces là, d'un coup, d'un seul...

    Je n'ai pas voulu effleurer chaque marche, j'ai préféré atteindre directement la dernière, sauter et advienne que pourrait ?!

    Et là, j'ai dérapé, mon chat en peluche dans les bras.

    Direction les Urgences.

    Mon état m'inquiète moins que la tête de mes parents affolés.

    L'infirmière précise qu'il est possible pour moi de garder mon gros félin. Ma mère fait signe que non, ce n'est pas la peine. Bon, pas grave.

    Je ne sais plus très bien ce qu'il s'est passé entre deux. J'avais trois ans et, à cet âge là, fiction et réalité s'entremêlent encore avec brio.

    Toujours est-il que mes parents m'ont retrouvé en pleine forme: j'aidais même les infirmières à pousser les chariots! Le Chaminou se remet vite, quant à la blanche peluche bourrée de paille, je ne l'ai plus jamais revue...



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  • Me voilà une grande fille : je retourne à présent en solo au restaurant, bravant les regards interrogateurs et/ou de pitié.

    Quel bonheur alors de pouvoir savourer en toute quiétude son plat au goût de caniche mouillé, puis son café mâtiné d'eau de vaisselle, sans même troubler l'ordre patriarcal public ! Un peu plus et je m'y serais installée des heures, à siroter un jus de litchi tout en lisant mon horoscope chinois (important).

    Certain-e-s d'entre vous s'étonneront peut-être en me lisant. Mais sachez que l'on m'a jadis menée la vie dure lorsque j'avais l'outrecuidance de m'imposer seule dans un lieu restauratoire (entre autres, évidemment) pourtant public. Je me suis souvenue en me réveillant de ces deux hommes qui m'avaient poussée violemment alors que je goûtais simplement d'un pain au chocolat dans une brasserie. Puis de cette bande qui avait cru bon de me donner une leçon en me balançant un verre d'eau dans la face, parce-que j'ignorais tout simplement leurs avances on ne peut plus lourdingues. Bien sûr, il y a aussi les patrons romantiques, qui, lorsque vous osez vous attabler seule dans un kebab, vous complimentent à propos de votre bouche merveilleuse avec un regard de pervers (et je vous assure que je ne peux pas être parano à ce point là !).

    Mon ami Fafa (un témoin oculaire ! En-fin ! ;o)), s'il me lit, pourrait également vous parler de ce charentonnais qui, dédaignant sans doute ma présence au comptoir, tentait tant bien que mal de me coller à la peau afin que je dégage vite fait (eh, comment que j'fais pour payer, mi ?).

    J'en ai bien d'autres à mon actif. Mais puisque ces espaces sont, me semble-t-il, à tout le monde, j'ai décidé d'affronter (certes, dans une moindre mesure) plutôt que de fuir.

    & advienne que pourra.


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  • On précède par « Pas de » le nom de mon ancien département comme si certains voulaient nier l'existence et la situation de cette ville.

    Par un drôle de jour de Juillet, je tente de rétablir l'équilibre. Capturée par mes soins, voici donc Calais, 78170 habitants, premier port voyageur français et second au monde. À part ça ? Euh...

    Pas grand-chose hors transits et voyageurs pressés d'un milieu bien distinct. Sans cesse hèlent les côtes anglaises et pourtant, la plupart des calaisiens n'ont jamais dû quitter leur cité. Il y a deux mondes ici. Ou peut-être même davantage.

    Tout cela et moi, la paria solitaire, mais de passage aussi.

    Appartements dépouillés, devantures moribondes : on croirait une cité déserte beauf seventies, à en voir les « vestiges ». Des familles, des landaus, poussés par des filles mères, à perte de vue, pourtant. Lesquelles ondoient dans ces rues mortes et sales. Peu de services et de boutiques : j'ai mis un temps fou à me trouver ne serait-ce qu'un simple croissant.

    Près du port, quelques malheureux pêcheurs m'interpellent. Leurs deux ou trois étals ne font même pas tourner la tête aux touristes.

    Une fête foraine (« ducasse », comme in dit ichi) un peu plus loin. Les réfugiés de Sangatte y traînent, moribonds, packs de bière à la main. Après une longue marche sur la plage, je retrouve un beffroi altier, six bourgeois d'un autre temps, et quelques échoppes à touristes. Dentelle de Calais ? Laissez-moi rire.


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