• Qui se souvient du massacre de polytechnique du 6 Décembre 1989 ?

    Mercredi noir à Montréal. Dans l'après-midi du 6 décembre 1989, un homme armé d'un fusil-mitrailleur a tué 14 femmes dans les locaux de l'Ecole polytechnique.

    14 femmes sont mortes, pour cause d'être femmes.
    14 femmes sont mortes, par haine des féministes.
    14 femmes sont mortes, par haine ordinaire des femmes.
    Des millions de femmes meurent par haine ordinaire des femmes.

    Non, il ne s'agit pas d'un fait divers.
    Non, il ne s'agit pas d'un coup de folie.
    Non, il ne s'agit pas d'une violence propre à un certain type de société.
    Non, il ne s'agit pas de l'acte désespéré d'un marginal au chômage.
    Ces femmes ont été tuées parce qu'elles étaient des femmes.
    Il s'agit bien d'un crime politique contre les femmes.

    Cet acte est l'aboutissement logique d'une idéologie qui se sent menacée par toute avancée des femmes.
    Cet acte est l'aboutissement logique d'une idéologie qui utilise la violence quotidienne contre les femmes pour se maintenir et se reproduire.

    Marc Lépine n'était pas un psychopathe.
    Marc Lépine n'était pas un fou.
    Marc Lépine n'était pas un malade.
    Il était simplement misogyne. Il avait simplement la haine des femmes.

    La suite de ce discours commémoratif se trouve ICI .

    "Les raisons de ce massacre, chaque femme les connaît. Elles sont évidentes quand un homme veut gérer le ventre d'une femme, quand dans l'impunité totale du foyer, des rues, des médias, de la culture, un homme croit pouvoir asservir, battre, agresser, prostituer, faire subir incestuer, violer, torturer, tuer, au nom de ses fantasmes ou de ses frustrations, clitoridectomiser des millions de femmes au nom de la tradition et de la religion.

    [...]

    Les causes de cette tragédie inoubliable, il faut les chercher dans le silence complice de toute une société devant la violence quotidienne faite aux femmes dans la famille, les institutions, la pornographie, la prostitution, les médias, la publicité, le cinéma, la littérature où la misogynie sadique d'un auteur est attribuée à son génie, à la puissance de son univers symbolique ou à un humour dont les femmes seraient singulièrement dépourvues". (Elaine Audet)

    Le mari de Maryse Laganière dira aussi : "Oui, nous sommes dans une société sexiste. Nous pensions que nous ne l'étions pas. Nous pensons alors que nous ne le sommes pas. Tant que nous n'en prendrons pas conscience, nous le resterons".

    Quatre personnes se sont suicidées suite à cet ignoble tuerie. Depuis, on compte 848 femmes et enfants tué-e-s au Québec par un père, violeur, souteneur, etc .


  • Commentaires

    1
    moi
    Mercredi 12 Décembre 2007 à 10:00
    oui c'est révélateur
    "Les causes de cette tragédie inoubliable, il faut les chercher dans le silence complice de toute une société devant la violence quotidienne faite aux femmes dans la famille, les institutions, la pornographie, la prostitution, les médias, la publicité, le cinéma, la littérature où la misogynie sadique d'un auteur est attribuée à son génie, à la puissance de son univers symbolique ou à un humour dont les femmes seraient singulièrement dépourvues". (Elaine Audet) Excellent, je suis entièrement d'accord avec cette vision, d'ailleurs voici un lien qui m'a bien plu même si les photos me dérangent. http://www.dhnet.be/infos/societe/article/120476/les-films-x-menacent-la-sexualite.html Le mari de Maryse Laganière dira aussi : "Oui, nous sommes dans une société sexiste. Nous pensions que nous ne l'étions pas. Nous pensons alors que nous ne le sommes pas. Tant que nous n'en prendrons pas conscience, nous le resterons". "Nous pensions que nous ne l'étions pas." Hé be je sais pas ce qui lui faut... (comme par hasard lui c'est un homme ;) En fait je me rends compte que mon inconscient est capable pour se protéger de se dire "c'est un fou" sans faire le lien avc toute la société. C'est dû au conditionnement médiatique mais je pense que c'est aussi une façon de chercher à vivre dans un monde beau de Bisounours. La fameuse pensée positive ;) Bref, je suis entièrement d'accord, c'est toute une société qui est complice....
    2
    Mercredi 12 Décembre 2007 à 19:15
    ¤
    Oui,je pense aussi que parfois nous nous anesthésions,par réflexe, par malheureuse habitude. Ou alors par fatalisme, ce dernier étant souvent lié à l'isolement dans lequel nous nous retrouvons plongées suite à une agression sexiste, par exemple. Une féministe disait il y a peu qu'un africain victime de brimades racistes pouvait toujours trouver un certain réconfort au sein de sa famille après coup, ce qui est rarement le cas pour une femme victime du machisme ambiant (et hop, à la maison avec papa miso et maman collabo qui en rajoutent une couche en dédramatisant ou en te culpabilisant encore & encore... ! ;o(). Merci pour ton lien, sinon : je suis effarée par cette façon que beaucoup ont de traiter la pornographie comme un sujet de rigolade, un truc fun & anodin. Bonjour la lobotomisation et le manque cinglant d'humanisme, au final. J'aime bien la conclusion ("Et puis, la sexualité, ce n'est pas que du visuel; il y a l'odeur, le contact, l'émotion..."), mais malheureusement, il faut en effet en rééduquer beaucoup de la sorte. :o{ Bref, notre liberté sexuelle n'est que chimère s'il faut éviter les conditionnements abjects, recalculer, réapprendre... Merci dogmes porno (et pompes à fric, imagination, utopie, etc, etc.).
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    3
    Seguin
    Samedi 22 Décembre 2007 à 19:30
    Tout à fait d'accord
    Moi, aussi je suis entièrement d'accord. Bravo ! Trop de gens préfèrent nier, et beaucoup trop de femmes, la misogynie omniprésente de notre société. Qu'est-ce que ça m'énerve ça, cette tendance à toujours minimiser et nier les faits...
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