• "J'ai 23 ans, je suis une femme, je suis hétéro (n'en déplaise à celui qui en apelle au créateur), je suis heureuse en couple depuis 7 ans, et je ne déteste ni les hommes, ni les femmes, ni personne.

    Pourquoi suis je féministe?

    Tout simplement parce qu'il est indéniable qu'il existe des inégalités entre hommes et femmes, chez nous en France.

    Qu'il s'agisse d'éducation (le fait de devoir être celle qui gère une maison, le fait que mon mec ne soit pas foutu de faire tourner une machine à laver, parce que ça n'a jamais traversé l'esprit à sa mère de se dire qu'il aurait à le faire un jour -et pourtant, j'aime sa mère-, c'est une forme de discrimination dans l'éducation), De l'autre côté, pour les hommes, le fait de devoir être fort, infaillible, c'est une discrimination aussi, car personne n'est ni fort ni infaillible

    Qu'il s'agisse de contrôle des naissance: le nombre de mecs qui considère que la contraception n'est pas leur problème, le nombre de mecs que ça ne dérange pas de voir leur compagne stérilisée, mais qui crie au loup en voyant que pour eux c'est possible (et nettement plus fiable et nettement moins dangereux pour la santé), de l'autre côté, le fait qu'une femme puisse imposer un enfant à un homme qui n'a jamais été éduqué à se prémunir d'une grossesse (et qui donc, ne se dit pas que son seul et unique moyen de contraception à lui c'est le préservatif, on lui a toujours dit que c'était "une affaire de femmes")

    Qu'il s'agisse de loisirs: genre entrée gratuite en boîte de nuit, pour la rendre attractive (pour les femmes, de la viande, pour les hommes, des viandards, vive l'image des deux côtés)

    Qu'il s'agisse d'agression le nombre de fois où une nénette se fait violer en rentrant chez elle le soir, et où on dit qu'elle n'avait pas à être seule, alors qu'un mec se fait agresser au même endroit, la nuit aussi, on dira qu'on n'est plus en sécurité que c'est terrible, ou alors qu'il aurait du se défendre, qu'il a bien du aimer ça, sinon il se serait défendu (entendu de mes propres oreilles).

    Qu'il s'agisse des emplois, les femmes représentent la majorité des sans emplois, elles ont un salaire de 20% inférieur au même poste et à la même ancienneté.
    Bon, à ça on répondra que c'est parce que ce sont elles qui sont en arrêt pour les grossesses et l'élevage des enfants.
    Ca se tient, sauf que les enfants ça se fait à deux, auquel cas, pour rétablir l'équilibre, il faudrait que les hommes aussi s'arrêtent pour élever les enfants.
    Mais non, la société attend d'eux qu'ils ne s'arrêtent pas, et ça, c'est une injustice envers les hommes, de ne pas leur permettre de s'arrêter pour les gosses quand ils le voudraient, parce que ça impliquerait qu'il sosnt des faibles (car dominés par une femme qui va bosser à leur place), que leur boulot ne les intéresse pas (donc mauvais pour leur avancement, alors que si c'est la femme, on se dira que c'est une bonne mère, ça mettra en l'air sa carrière aussi, mais son mari n'en aura-t-il pas une belle?)

    Ensuite, le fait que c'est le plus souvent la femme qui a la garde des enfants, au prétexte qu'ils seront forcément mieux avec leur mère.
    Et pour quelle raison objective ça serait vrai?
    Et pendant que madame à la garde (et s'emmerde avec les niards, ne pouvant pas refaire sa vie), monsieur de son côté est tranquille, sauf un week end sur deux et la moitié des vacances (dans le meilleur des cas).
    Pour monsieur, si il sait ce que représente ses enfants, c'est un drame de ne les voir que si peu, si c'est un être humain "normal" il se dira que pour son ex ça doit pas être simple non plus, d'être seule à tout gérer, d'être si peu libre. Il y a aussi ceux qui la considèrent toujours comme leur propriété, et iront lui chercher des poux pour savoir ce qu'elle a fait le samedi où il avait les enfants, si ce n'est pas devenue une dépravée dangereuse pour les gosses (la fameuse maman/putain)

    Dans chaque situation, les deux sont concernés par les inégalités, sauf que la plupart des gens ne remarquent même pas qu'ils sont concernés (la femme qui se dit chouette, en boite c'ets gratuit, chouette, je peux m'arrêter pour les gosses, chouette, je suis une bonne ménagère, mais fille en sera une aussi -et ton fils, il est impotent?-, j'ai un bon mari, 2,19 enfants, une maison bien tenue, un mari qui rentre tous les soirs, je suis accomplie, et le mec qui se dit chouette, il ya de la meuf en boite, ma femme élève mes enfants pendant que je suis libre de travailler -et qui 10 ans après regrette d'avoir raté des trucs-)

    Etc...

    Le problème, c'est qu'on ne voit pas qu'on est tous concernés.

    Etre féministe, ça veut dire être persuadé(e) que les êtres humains sont égaux au délà de leur sexe biologique, que les inégalités qu'il subissent sont liées, et qui oeuvrent pour rétablir ces inégalités.c'est refuser l'argument biologique (les femmes sont faites pour pondre, les hommes sont faits pour disperser leur semence), car cet argument biologique est dégradant pour tout le monde

    Ca ne veut pas dire être une castreuse d'homme, une philosophe du dimanche; une lesbienne qui n'a pas trouvé un homme un vrai, une virulente garce qui veut pourir la vie des autres.

    Pourquoi je suis féministe?

    Parce qu'à côté de chez moi, il y a un vieux tag qui doit facilement avoir 50 ans et qui dit "la contraception ne tue pas, nous voulons pouvoir disposer librement de nos corps".
    Stigmate du début de la lutte de mes ainées pour faire bouger les choses, en reprenant le contrôle de leurs corps, avant de reprendre le contrôle de leurs vies.

    N'oublions jamais que la contraception, c'est les féministes, que les congés maternité, ce sont les féministes, que le congé paternité, ce sont les féministes, que l'ouverture de tous les métiers sans prendre en compte le sexe, ce sont les féministes, que le fait de pouvoir divorcer sans invoquer l'adultère, ce sont les féministes, que le fait de pouvoir choisir le mode de nourrissage de son enfant, ce sont les féministes, n'oublions pas que le fait d'avoir un compte en banque, ce sont les féministes, n'oublions pas que le fait de voter aussi.

    Les prochaines luttes, entre celles qui sont d'actualité, sont de permettre aux hommes de contrôler leur propre fécondité (eh oui!), de leur permettre de ne plus être discriminés face à la garde des enfants, de dégager les consciences des préjugés qui font qu'il sne se sentent pas légitimes à prendr eun congé parental (eh oui!), et un truc qui est vachement important pour moi, éliminer les idées sur la sexualité transbahutées par la pornographie, qui pourissent la vie des hommes en leur faisant croire que leur sexalité se limite à bourrer dans le tas (je bande et j'éjacule, je suis normal moi!), en leur faisant croire qu'il faut faire beugler leur partenaire le plus vite possible, sinon on n'est pas un "vrai mec", et qui pourissent aussi celle des femmes en leur montrant comment beugler, en niant leur propre plaisir, leur vraie sexualité.
    Déjà, rien que ça ça remettrait sacrément les idées en place à pas mal de monde (et qu'on ne me dise pas que je suis une obsédée ou je ne sais quoi, la sexualité est au centre de nos vies, le ciment du respect mutuel)"

    (Cécile, de yahoo qr)


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  • « Le Docteur Michel Dubec, a écrit un livre : Le Plaisir de tuer, aux éditions du Seuil, en 2007. L'auteur est psychanalyste, mais il est surtout un expert psychiatre national auprès des tribunaux, toujours en exercice. Il consulte également dans son Cabinet libéral, à Paris.

    Dans ses écrits (retranscrits par la journaliste Chantal de Rudder), il justifie les violences faites aux femmes, et même les viols, au nom d'une vision essentialiste, et d'une nature masculine.

    Le dernier chapitre du livre sur les expertises du Docteur Michel Dubec est consacré au violeur et tueur en série : Guy Georges. Si l'expert dénonce sans ambiguïté les meurtres de ce dernier, il revendique une solidarité de sexe qui lui permet de s'identifier avec une complaisance indécente au violeur, sans aucun respect pour les proches et les familles des victimes. Le Docteur Michel Dubec considère en effet le viol comme un acte sexuel quasi normal s'il est consommé avec complétude (sic). Les propos dangereux de cet expert, dont l'avis est pris en compte dans des décisions de justice, sont intolérables.

    Ce qui nous révolte, c'est surtout que le Docteur Michel Dubec a écrit ces pages en sa qualité d'expert psychiatre national auprès des tribunaux. Il se sert donc de son autorité et de son pouvoir pour rendre publiquement légitime un crime : le viol, qualifié comme tel par le Code pénal. La position que tient le Docteur Dubec est d'autant plus délétère que cet expert est très souvent nommé dans de nombreuses commissions portant sur de nouvelles mesures judiciaires.

    Les signataires de cette pétition demandent à ce que La Garde des sceaux, Rachida Dati, condamne avec force les propos indignes du Docteur Dubec, et qu'elle se prononce sur le maintien ou le non maintien de cet expert sur la liste des experts psychiatres auprès des tribunaux. Nous pensons, nous, que le Docteur Michel Dubec ne possède plus les qualités requises, et qu'il nécessite une radiation urgente de ces listes.

    Nous ne pouvons en effet laisser passer des propos aussi clairs (extraits de la p. 213) :

    "Guy Georges, c'est différent. On peut être avec lui, jusqu'au viol compris. Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris (...)"

    "Si un homme est trop respectueux d'une femme, il ne bande pas (...)"

    "Oui, c'était possible de s'identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (...). Il ne s'inhibait pas au dernier moment, il était capable de leur faire l'amour quasi normalement. Il y avait éjaculation à l'intérieur du vagin. Guy Georges donne le sentiment que l'acte sexuel était consommé avec complétude.

    Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver (...)".


    Signez en indiquant à cette adresse mail vos nom et prénom, et facultativement : vos qualités et/ou profession, et si vous êtes membre d'une association, d'une O.N.G. d'un parti, etc., ainsi que votre ville, département et/ou pays. Merci d'avance :

    contrelepsyquijustifieleviol-at-voila-point-fr


    Premier(e)s signataires : Docteur Emmanuelle PIET, médecin, présidente du Collectif Féministe Contre le Viol, Bernard Lempert, philosophe et psychanalyste, et des dizaines d'autres personnes... »
     
    (B. Brami) 

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  • « Pendant toute mon enfance on m'a mis dans le crâne que j'allais un jour rencontrer le prince charmant, bien sûr....., il n'aurait pas été de bon usage de féminiser cette rencontre, bien entendu !

    J'ai grandi dans ce mythe de l'amour qui dure, de l'exclusivité amoureuse et de l'exclusivité sexuelle.

    Cette société capitaliste, patriarcaliste, normalisatrise, voudrait me voir ranger arbitrairement mes relations dans des tiroirs étiquetés... Le couple est un de ces tiroirs, statut, norme sociale. Le couple est considéré comme une condition nécessaire à mon épanouissement.

    Dans la sphère familiale, relationnelle,... j'entends toujours ces fichus questions : "Toujours pas de petit copain ?", "Tu as l'âge de te marier maintenant", ou encore "Comment vont tes amours ?".... et la liste est longue. Le couple revient à me mettre une étiquette, me ranger dans ce tiroir, dans cet espace, où l'image en elle-même de celui-ci m'étouffe, me camoufle.

    Et lorsque l'on me demande : "Madame ou Mademoiselle" en regard entendu. Alors là, c'est la corde autour de mon cou qui me fait ravaler ma salive au lieu de lui cracher dessus. Interpellation perverse, à mes yeux, pour marquer mon appartenance à...

    Je trouve personnellement le thème du couple assez chiant. Le couple en tant que mode de relations interpersonnelles basé sur l'exclusivité nous est imposé comme norme socioculturelle où se cantonnent deux personnes, ne laissant pas d'espace pour l'autonomie. Je refuse cette étiquette, cette norme.

    Je veux pouvoir aimer différentes personnes, à divers degrés de proximité affective et/ou sexuelle, construire différentes relations dans le temps ou fugitivement, simultanément ou non.

    En tant que personne, mes comportements sont construits socialement ; mes sentiments, mes ressentis et mon rapport à l'autre... Je ne peux pas me mentir à moi-même. Je ne peux donc pas décréter que je ne ressentirai plus, que je n'exprimerai plus ni possessivité, ni dépendance affective, ni toutes les autres émotions ou attitudes que je refuse d'un point de vue théorique.

    Je veux pouvoir vivre d'autres alternatives comme la non exclusivité, qui tout en se vivant, se pense.

    Je ne peux me résoudre à laisser la dictature du non-dit réguler, par défaut, mes rapports amoureux.

    Adopter en la matière une posture spontanéiste revient à supposer que mon ressenti s'adaptera, de lui même, à mes idées.

    Ce serait laisser libre cours au processus de refoulement de celles, parmi mes émotions, qui entreraient en opposition avec mes opinions. Partir de cette supposition ne peut que créer et/ou renforcer le décalage entre mes attentes et celles de mes "partenaires".

    Ces considérations m'amènent donc à rechercher, à construire des relations, au sein desquelles il pourrait être aisé, à moi et à mes "partenaires", d'exprimer, d'extérioriser attentes et envies, frustrations et déceptions. Mais il est selon moi important de prendre le temps, de ne pas se satisfaire d'une façade officielle reluisante et politiquement correcte, de prendre du recul et de réviser son point de vue à mesure que la situation évolue.

    Ainsi, peut-être, est-il possible de construire l'autonomie.

    L'articulation entre l'individuE et le collectif est un combat permanent. Y compris quand le collectif ne rassemble que deux personnes ».

    Naïta (source : fanzine lillois Basta ! )


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    Texte trouvé en faisant le ménage (eh oui, j'adore, c'est dans mes gènes ;o)) avant de réinstaller mon ordi :

    "Cher futur président,

    Je veux te raconter une histoire pour te parler de l'insécurité dont tu nous rebats les oreilles à longueur de campagne :

    Dimanche, vers 19 heures, je me rends chez un ami. En arrivant sur le quai de la station Jussieu, je repère un mec, qui marche devant moi, entre 25 et 30 ans, qui lance un "alors, bonne salope ?" à une nana qui baisse illico la tête. Le mec s'éloigne et je décide de me mettre entre lui et elle, au cas où.

    Je lis debout sur le quai, et je l'entends qui fait d'affreux bruits de bouche (pets, claquements de langue, kss kss et autres raffinements).

    Je lève la tête et je vois qu'il me mate droit dans les yeux en continuant ses bruits de bouche. Je lui demande poliment : "vous avez un problème, monsieur ?". Le mec fonce sur moi avec une haine incroyable dans son regard, et balance mon livre sur les rails. Une jeune fille proche lui lance "ça ne va pas, non ?" et son livre se retrouve près du mien. Il l'agrippe, la secoue et personne sur le quai (environ 100 personnes) ne réagit, malgré le barouf que cela fait. Il semblerait que nous soyions au spectacle, pour ces messieurs-dames !

    Je me farcis quasiment tout le quai pour aller appuyer sur le bouton appelant le chef de station (alors que des gens stationnaient à moins d'un mètre de l'appareil sans rien faire!). Le chef de station arrive, je lui explique le problème (avec l'aide d'une dame -encore- qui confirme mes dires).

    Le mec, depuis que je me suis dirigée vers la machine d'appel, s'est remis tranquillement à attendre le métro alors que la jeune nana s'est plaquée contre le mur, tête baissée, pour ne plus avoir d'emmerdes.

    Il n'y a plus que la dame et moi à dire qu'il s'est passé un problème, quoi...

    Le métro arrive, le mec monte dedans, la dame et moi demandons au chef de station ce qu'il fout, au juste, et il nous répond qu'il "va signaler l'incident". Et le métro part, emportant le connard et les lâches au loin... Le chef de station se barre, pépère, et la jeune nana et moi descendons, au péril de nos vies, récupérer nos livres sur la voie.

    Je suis écoeurée. Par le mec, bien sûr (quel beau symbole, en plus, que de jeter les livres que tiennent deux femmes sur les rails !), mais surtout par la réaction tant des gens que du chef de station.

    Je ne comprends pas. On m'a toujours appris que la vie en société, c'était protéger les autres pour être aussi protégée par les autres en cas de besoin, et là je n'ai vu qu'un troupeau de veaux ahuris et tétanisés par peur d'un seul mec ! Une centaine d'hommes et de femmes ayant peur d'un seul individu, apparemment même pas armé.

    Je ne demandais même pas une intervention directe, mais que ce soit moi qui ai été obligée d'aller appuyer sur ce bouton alors que des gens stationnaient à côté, mais on rêve, là, ou plutôt on nage en plein cauchemar !

    L'insécurité, elle est là : elle est dans la lâcheté de ces gens.

    Je comprends mieux comment en France on peut se faire violer dans un train plein, quand je vois les lâches qui peuplent ce pays.

    Je suppose que personne n'ose non plus tirer la sonnette d'alarme (qui est faite pour ça).

    C'est donc bien le règne de la terreur, puisqu'un seul mec tétanise un quai entier de voyageurs.

    Je suis fière d'avoir parlé, d'avoir appuyé sur ce petit bouton, d'avoir montré qu'on peut réagir, d'avoir dit que ces mecs-là ne feront pas la loi. Si personne ne réagit jamais, ils gagneront, ils la feront, la loi, celle de la jungle, et l'on ne pourra plus se plaindre, parce que nous, citoyen-ne-s, nous n'aurons rien fait pour les contrer.

    Par contre, j'ai vraiment honte pour ceux qui n'ont rien fait.

    Le mec s'en est allé, tranquille, dans son métro, où personne ne lui aura fait de remarques, c'est certain, libre de terroriser un autre quai, une autre rame, peinard, la rue est à lui : bravo les lâches, et merci !

    Alors, cher futur président, plutôt que de vouloir mettre un flic derrière chacun, si tu disais un peu aux français que c'est leur lâcheté qui fait le terrain de l'insécurité, hein ? Si tu leur parlais de responsabilité, un peu ?"
     
    Si vous connaissez le nom de son autrice, n'hésitez pas à me le signaler !
     

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