• Me voilà une grande fille : je retourne à présent en solo au restaurant, bravant les regards interrogateurs et/ou de pitié.

    Quel bonheur alors de pouvoir savourer en toute quiétude son plat au goût de caniche mouillé, puis son café mâtiné d'eau de vaisselle, sans même troubler l'ordre patriarcal public ! Un peu plus et je m'y serais installée des heures, à siroter un jus de litchi tout en lisant mon horoscope chinois (important).

    Certain-e-s d'entre vous s'étonneront peut-être en me lisant. Mais sachez que l'on m'a jadis menée la vie dure lorsque j'avais l'outrecuidance de m'imposer seule dans un lieu restauratoire (entre autres, évidemment) pourtant public. Je me suis souvenue en me réveillant de ces deux hommes qui m'avaient poussée violemment alors que je goûtais simplement d'un pain au chocolat dans une brasserie. Puis de cette bande qui avait cru bon de me donner une leçon en me balançant un verre d'eau dans la face, parce-que j'ignorais tout simplement leurs avances on ne peut plus lourdingues. Bien sûr, il y a aussi les patrons romantiques, qui, lorsque vous osez vous attabler seule dans un kebab, vous complimentent à propos de votre bouche merveilleuse avec un regard de pervers (et je vous assure que je ne peux pas être parano à ce point là !).

    Mon ami Fafa (un témoin oculaire ! En-fin ! ;o)), s'il me lit, pourrait également vous parler de ce charentonnais qui, dédaignant sans doute ma présence au comptoir, tentait tant bien que mal de me coller à la peau afin que je dégage vite fait (eh, comment que j'fais pour payer, mi ?).

    J'en ai bien d'autres à mon actif. Mais puisque ces espaces sont, me semble-t-il, à tout le monde, j'ai décidé d'affronter (certes, dans une moindre mesure) plutôt que de fuir.

    & advienne que pourra.


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  • Je me plains, analyse, critique & décortique... Mais je ne suis pas si malheureuse, en somme. Bon nombre de choses me révoltent en ce monde mais si je me cantonne un instant à mon petit carcan égotique, je puis affirmer que je suis satisfaite malgré tout. Enfin, déjà plus qu'il y a cinq ans, par exemple.

    Fin 2002, de tristounettes réminiscences s'offrent à moi. J'étais seule et j'aurais tout voulu, même l'illusion. Ainsi je m'appliquais à bécoter les miettes d'une "amitié" entre deux errances moroses où je me pensais folle ou problématique, puisque nul ne m'affirmait le contraire.

    J'avais des "copains" qui me prenaient pour une merde et me larguaient comme telle à chaque écart disconventionné. Ne vous méprenez pas, je ne recherchais pas la couplaison - je n'y ai d'ailleurs jamais vraiment cru - je voulais juste exister pour quelqu'un-e, et puisqu'il était plus aisé pour moi d'attirer un homme (ô vil fourvoiement !), j'y allais le bec dans la semence.

    Ayant compris ma douleur, plus tard, j'ai tout simplement souhaité donner. On est parfois bien bête lorsqu'on est jeune et encore un peu formaté-e. Je ne regrette rien sinon de n'avoir connu une amitié proche, réelle et sincère. En fait, je ne croyais en rien, sauf en cela. Il n'a jamais fallu me parler de mariage, de formation bidon ou de quelqu'autre projet de ce type : mes desseins ne se sont jamais influencés par le dernier des drôles. D'autres conseils auraient été les bienvenus, mais je ne les ai pas eus à temps. Ma fierté d'alors les auraient-ils acceptés ?

    Fon 2007, j'habite toujours au même endroit (pourquoi choisir la fuite ?), mais mon comportement & mes relations ont quelque peu changé-e-s. je m'adonne beaucoup moins à une pseudo-tolérance de polissoir de griffes et n'hésite pas à braver la solitude quand il le faut. Expérience & méfiance, un duo. Je tiens à mes convictions, pas à la prostitution de mes discours au nom d'une convention sociétale quelconque dont je n'ai finalement que faire. Je me cherche beaucoup moins (est-ce cela être "mûre" ?!) sans pour autant être toujours très sûre de moi. Mais j'y travaille...

    Pour cette année 2007, j'ai décidé d'affirmer davantage mes choix et de cesser de cautionner l'incautionnable (quitte à m'en prendre plein le groin). D'éviter d'être lâche, quitte à éviter discours et individu-e-s stériles ou mal intentionné-e-s.

    Et vous ?


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